Spirit of Shadow
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 Contes à lire au coin du feu ou de la taverne.

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Lan-Boor
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Lan-Boor



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MessageSujet: Contes à lire au coin du feu ou de la taverne.   Contes à lire au coin du feu ou de la taverne. Icon_minitimeSam 25 Aoû 2012 - 11:45

Le puits au mille gardiens.


Il était une fois, dans un petit hameau de la contrée d’Amakna, un garde champêtre qui avait deux apprentis, un Iop et un Féca, tout deux jeunes hommes plein d’espoir mais aux caractères diamétralement opposés.

Thomas Tuvu était l’aîné. Grand et élancé, il coiffait toujours ses longs cheveux noirs en une tresse dans laquelle les jeunes filles aimaient piquer des fleurs en gloussant. Instruit et intelligent, Thomas n’avait qu’un seul défaut: il aimait se moquer des autres.
Toujours habillé à la dernière mode, parfumé et rasé de près, ce fils unique d’une bonne famille de disciples de Féca était la coqueluche du village et il profitait de ce statut pour mener la vie dur à son comparse.

Des cheveux blonds en bataille, une silhouette trapue tout en muscles saillants, le nez cassé suite à une mauvaise rencontre avec un craqueleur, des vêtements souvent couverts de tâches de terre et une barbe de trois jours, Yvan Lacruche ne faisait guère bonne impression au premier abord.
Cependant le sourire franc, la bonne humeur et la générosité du jeune Iop lui amenait la sympathie des gens qu’il rencontrait.
Yvan travaillait dur, rendait service le plus possible, mais sa bêtise et sa naïveté finissaient toujours par le tourner en ridicule.
Surtout si Thomas passait par là.

Ce jour là, alors que la chaleur d’été écrasait Amakna, le garde champêtre demanda à Thomas et Yvan d’aller puiser de l’eau dans chaque puits du village en vue d’analyses permettant de vérifier si elle était toujours potable.
Réunis à la fontaine de la place centrale avec leurs amis, les deux jeunes hommes discutaient de la répartition des tâches.
Ne voulant pas se fatiguer sous la canicule, Thomas entreprit de jouer un tour à son collègue.

Assis sur le rebord en pierre de la fontaine, une jolie Eniripsa recoiffant sa tresse, il s’adressa ainsi à Yvan qui venait de terminer de reboucher un trou dans leur seau en bois de bambou:

- Dis-moi Yvan, il vaudrait mieux que je supervise d’ici le puisage de l’eau. Toi tu t’occuperas d’aller la chercher selon mes directives.

-Tu me prends pour un imbécile? Tu resterais là à te faire pomponner pendant que je me farcirais tout le boulot?

- Tu es trop bête mon jeune ami
, répondit le Féca avec un sourire mielleux. Tu n’arriveras pas à puiser l’eau si je ne te dis pas comment faire et je ne peux pas te diriger ET puiser en même temps.

- Alors déjà d’une: je n’ai que deux ans de moins que toi alors ton "jeune", tu te le gardes! Petit b: je ne suis pas ton ami et tu le sais très bien! Et trio: je suis largement assez intelligent pour puiser de l’eau sans qu’on me dise comment faire!

- Vraiment? Alors je te propose un pari: si tu parviens à puiser de l’eau au vieux puits au nord du village, je me chargerai des activités les plus rébarbatives durant tout le prochain mois. Dans le cas contraire, ce sera à toi de faire tout le travail.

- Pari tenu! Je vais te montrer, moi, comment tourne une cervelle de Iop!



Prenant le grand seau avec lui, Yvan partit en direction du vieux puits sous le regard amusé de Thomas.
Alors qu’il disparaissait derrière les arbres, l’Eniripsa se tourna en faisant la moue vers le Féca.

- Tu exagères! Ce puits est maudit et à sec depuis des années.

- Je le sais bien
, répondit-il en s’amusant de la gêne de la jeune fille. Mes recherches sur les causes de son assèchement n’ont mené à rien. On va voir revenir ce crétin les mains vides et je passerai le prochain mois à le regarder se salir les mains à ma place.


Pendant ce temps, Yvan était arrivé au vieux puits.
Après avoir scruté le fond plongé dans les ténèbres, il saisit son seau... et le jeta dedans.
L’écho du bois touchant la roche lui parvint à la place du «plouf!» attendu.
Yvan était ennuyé. Non seulement il ne savait comment ramener de l’eau d’un puits à sec, mais en plus il ne savait pas non plus comment ramener son seau du fond du puits.
S’asseyant sur la margelle de pierre noire, le menton posé sur son poing, le coude appuyé sur ses jambes croisées, il réfléchit à une solution.
Après plusieurs minutes de froncements de sourcils il sentit poindre une migraine et résolut d’utiliser une méthode Iop pour récupérer le seau.
Et sauta dans le puits.

Fort heureusement, son entraînement de disciple du Dieu Guerrier lui avait appris à bondir et atterrir sans encombre. Aussi arriva-t-il sans une égratignure sur le sol à sec, y récupéra son seau heureusement intact et leva la tête.
Yvan réalisa alors que si descendre avait été facile, remonter serait autrement plus complexe.
Scrutant la paroi de pierre à la recherche de prise pour l’escalader, il découvrit une petite porte en bois que l’obscurité ambiante cachait de la surface.
Jugeant que le mur de pierre était trop lisse et pensant que cette porte menait sans doute à la sortie, Yvan l’ouvrit.
A la Iop.
D’un bon coup de pied qui la fit voler en éclats.

L’ouverture ainsi créée débouchait sur un long tunnel dont les parois étaient couvertes de champignons luminescents.
Se mettant à quatre pattes, Yvan entra dans ce passage qui heureusement se révéla assez haut pour qu’il puisse s’y tenir debout.
Guidé par la douce lumière verte des champignons, Yvan s’avança, son seau toujours à la main.

Après quelques tournants, le tunnel s’ouvrit sur une vaste salle souterraine.
De l’autre côté, une ouverture indiquait que le chemin s’enfonçait encore dans les profondeurs de la terre. Le dôme qu’elle formait portait des champignons plus gros et le long du mur circulaire étaient alignées quatre statues de pierre blanche.
Yvan se demanda un instant quel artiste fou avait pu sculpter des images aussi grotesques! Crâ au visage horrifié, Ecaflip suppliant, Pandawa apeuré... la lumière des plantes phosphorescente soulignait la peur représentée sur chaque personnage.

- Je me demande ce qui pouvait bien les effrayer? se demanda le Iop à voix haute en grattant du bout du doigt la verrue plus vraie que nature qui décorait le nez d’un Enutrof rocheux.

- C’est moi! lui répondit soudainement une petite voix criarde.

Yvan se retourna et découvrit devant la seconde ouverture un petit monstre ressemblant à un gobelin qui aurait rétréci au lavage, pris un bain de teinture vert pomme, limé ses dents en pointes tranchantes et aurait oublié de se laver durant les cent dernières années.

- Toi? Mais qui es-tu?

- Malheur à toi, étranger, qui vient troubler mon repos!
Du fond de la terre je suis né, devenu gardien de l’eau.
Si de courage tu ne manques point, intelligence il te faudra
Et pour avancer plus loin, à mon énigme tu répondras.
Mais attention! car si tu perds, mon logis tu décoreras
Ton corps sera changé en pierre et ainsi tu trépasseras.

Yvan applaudit le poème ce qui fit trépigner la créature.

- Assez! Ce n’est pas un spectacle! Voici l’énigme, tiens-toi prêt et réponds vite sinon à ton deuxième souffle, tu seras mort!

Avant que le Iop puisse protester, le monstre demanda:

- Quelle est la cinquième lettre de l’alphabet?

- Euuuuh...

- Malheur! Tu as trouvé!

Et dans un nuage de fumée verte le gardien disparut, libérant le passage.

Yvan continua donc sa route.
Après quelques tournants, il atteignit une seconde salle, jumelle de la première, à ceci près que huit statues d’aventuriers malheureux la décorait.
Face à l’ouverture menant à la suite du chemin, un autre petit monstre se tenait.
Il était semblable en tout point au premier exceptée sa couleur qui était rouge vif.
Toisant le Iop armé de son seau, il commença son discours:

- Malheur à toi, étranger, qui vient troubler mon repos!
Du fond de la terre je suis né, devenu gardien de l’eau.
Si de courage tu ne manques point, intelligence il te faudra
Et pour avancer plus loin, à mon énigme tu répondras.
Mais attention! car si tu perds, mon logis tu décoreras
Ton corps sera changé en pierre et ainsi tu trépasseras.

- Inutile de poser la question, je connais déjà la réponse: c’est «E».

- Mais non imbécile!
lui cria le petit homme, lui effaçant toute fierté de son visage. Les énigmes changent à chaque fois et sont de plus en plus difficiles!
Voici la mienne et tiens-toi prêt! Si au dixième souffle tu n’y as pas répondu, tu seras transformé en statue!

Yvan retint son souffle et se concentra de toute ses forces alors que le monstre énonçait l’énigme.

- Je suis un homme, je suis une femme. Mais je ne suis ni un homme, ni une femme. Que suis-je?

Premier souffle.
Gné?
Deuxième, troisième, quatrième souffle...
Euuuh... Je suis un homme... ça d’accord. Mais pourquoi dit-il qu’il est une femme? Je vois bien qu’il n’a rien de féminin...
Cinquième, sixième, septième souffle...
...mais si je prends la racine carrée de l’hypoténuse par rapport à la tangente et que je...
Huitième souffle...
J’ai faim. Je me mangerai bien un steak de dragodinde...
Neuvième souffle...
Argh! L’énigme!

Yvan jeta un coups d’oeil aux précédents aventuriers qui n’avaient pas su répondre et à jamais statufiés.
Résolu de ne pas finir ainsi, il bondit sur le monstre et avant sa dixième respiration l’assomma d’un violent coup de poing sur le sommet du crâne en criant: "Joker!".

Le Iop essuya la sueur qui coulait sur son front.
Il s’en était fallu moins d’une! Le monstre disparaissait en une fumée rouge, libérant le passage.
Espérant que cette énigme était la dernière et que la sortie s’approchait, Yvan s’enfonça encore plus loin dans la terre.

Malheureusement, ses espoirs furent déçus lorsqu’il arriva à une troisième salle ornée de 16 statues.
Comme pour les deux précédentes, un monstre - jaune vif celui-ci- barrait la sortie.

- Malheur à toi, étranger, qui vi...

- Oui oui, bon, ça va, je connais la rengaine! Blablabla mon repos... Le courage tout ça... Une énigme et caetera... Blablabla trépassera. Mais vous êtes encore combien? C’est que j’ai pas qu’ça à faire moi! Et j’ai faim, je veux rentrer chez moi!


S’étouffant d’indignation pour avoir été coupé en plein discours, le petit être lui répondit:

- Tu auras à affronter mes 997 frères après moi, jeune impudent! Et si tu parviens à répondre à toutes leurs énigmes, alors la dernière porte apparaîtra. Mais je doute fort que..

- Oui oui, bon ça va, j’ai compris: ramène tous tes frangins!

- QUOI?

- J’ai pas l’temps pour vos bêtises! Je dois ramener un seau d’eau à mon Maître garde champêtre avant de pouvoir aller manger. Alors ramène tous tes frères, je règlerai votre dernière énigme, une sorte de super-méga-supra-énigme-de-la-mort-qui-tue quoi!

- Pauvre insolent! Tu veux que j’appelle mes frères? SOIT! Mais tu vas le regretter!

Le petit homme poussa alors un long crie strident qui vrilla les tympan d’Yvan.
Celui-ci pensa alors que si toute la famille se mettait à chanter comme cela alors effectivement, il allait le regretter.

Mais à peine le silence était-il revenu qu’apparurent un à un les membres de la fratrie monstrueuse.
Au fur et à mesure qu’ils arrivaient, ils fusionnaient ensemble en un mélange de couleurs et de formes écoeurant.
Un moment Yvan cru reconnaître les deux premiers gardiens avant qu’ils ne se mélangent à leur tour à la bouillie informe qui prenait la moitié de l’espace de la salle.

Lorsque les mille gardiens eurent ainsi disparu, l’énorme forme multicolore s’illumina et se déforma, prenant peu à peu l’apparence d’un dragon qui se serait fait greffé une tête de trool.
La créature était de couleur argentée, mais ses yeux, ses griffes et ses crocs étaient d’un noir profond, semblant aspirer la lumière alentour. La tête de la bête gigantesque touchait presque le plafond de la salle. Ses ailes, gênées par l’exiguïté de la pièce restaient collées à ses flancs mais les piques suintant le poison qui les ornaient restaient dangereux. Sa queue en balayant la pièce avait réduit en miettes les statues des malheureux aventuriers.

- Je suis le Gardien Ultime! tonna le dragon-trool. Avec moi point d'énigme: je vais te dévorer pour punir ton impertinence!

Le Iop déglutit. Il ne voyait pas comment pourfendre un tel monstre armé de son seul seau.
Cependant un combat restait un combat, et Yvan se prépara à celui ci avec entrain, resserrant sa ceinture, remontant ses manches et tenant fermement son seau comme s’il s’agissait d’un bouclier.
Alors que le Gardien Ultime se ramassait sur lui même, se préparant à fondre de toute sa masse sur notre pauvre héros, ce dernier se rendit compte qu’une de ses bottes avait un lacet défait.
Yvan grogna. Une panoplie négligée et c’est la défaite assurée disait un dicton Iop. En plus les noeuds de lacets n’étaient pas sa tasse de thé. Aussi mit-il genoux à terre pour le refaire le plus studieusement possible.
Or c’est l’instant que choisit le monstre pour bondir sur lui.
Les crocs du dragon frôlèrent le dos d’Yvan et finirent leur course dans la paroi de pierre avec le reste de la tête d’ailleurs.
Lorsque Yvan se releva, satisfait du laçage de sa botte, il ne put que constater sa victoire en découvrant le crâne fracassé du monstre.
Le jeune Iop haussa les épaules, pensant que décidément, les énigmes s’était drôlement plus facile qu’il ne l’aurait cru.

Alors que le corps de l’Ultime Gardien disparaissait en fumerolles multicolores, une porte apparut dans le mur à la place de l’ouverture qui menait aux 997 salles suivantes.
Yvan s’approcha pour l’observer.

Faite de verre, elle portait en son centre un curieux dispositif.
Ce dernier ressemblait à un cadran d’horloge ou chaque chiffre était remplacé par un symbole. Au centre, une nouvelle énigme complexe, composée à l’aide d’un alphabet codé précédait une inscription en langue amaknéenne:

Gare à toi aventurier!
La réponse tu devras trouver pour l’eau libérer
Mais si du placement des aiguilles tu fais erreur
Un violent poison te tueras dans l’heure!

- Encore une énigme! Mais zut à la fin! cria Yvan qui commençait à avoir l’estomac dans les talons.

Il remarqua alors que derrière le verre de la porte se trouvait l’eau qui quelques décennies auparavant alimentait le puits.
Trouvant que la méthode Iop lui avait bien réussi jusque là, il prit son élan et ouvrit cette porte comme la première: d’un bon coup de pied.

Le verre explosa sous l’impact, libérant les flots qui emportèrent Yvan.
Ce dernier s’accrochait désespérément à son seau de bois comme à une bouée, buvant la tasse à chaque fois que l’eau le projetait contre les parois. Par chance les champignons luminescents amortissaient les chocs, sans quoi notre Iop aurait fini en bouilli.
Poussé vers le puits, Yvan vit avec soulagement que la pression de l’eau avait déjà fait éclater les pierres de la petite ouverture par laquelle il était entré.
Le bonheur de ne pas finir écrabouillé fut vite terni par les bonds et rebonds contre la pierre que lui imposait le courant tumultueux durant son ascension du puits.

C’est couvert de bleus mais sauf qu’Yvan sortit de l’eau encore frissonnante, tenant toujours son seau qui l’avait sauvé de la noyade.
S’appuyant contre la margelle du puits, il reprit son souffle quelques instants.
Enfin, son ventre grognant lui rappelant sa faim, il remplit le seau d’eau qui arrivait maintenant à la surface du puits et retourna vers le village.

Thomas et ses groupies virent arriver de loin Yvan.
Le Féca retint difficilement un rire en voyant le Iop trempé jusqu’aux os et couvert de bleus. Il en conclut que trouvant le puits à sec, Yvan avait dû marcher jusque la rivière et y glisser, ce qui expliquait son état et la durée de son périple.

- Tu en as mis du temps! L’eau de la rivière était bonne?

- Quelle rivière? Je suis juste allé au puits comme le disait notre pari! Mais il était à sec et j’y ai fait tomber le seau. Du coup j’ai dû sauter dedans pour le récupérer...

- Cervelle de Iop!

- Mais ensuite j’ai croisé des démons qui m’ont posé de drôles questions. Comme j’étais pressé je me suis dépêché de leur répondre comme tout bon Iop l’aurait fait. Finalement faudrait prévenir le village qu’il y a de nouveau de l’eau dans ce puits.

- Ce n’est pas possible! Depuis le temps que j’essaie de comprendre pourquoi il s’est asséché...

- Et oui, il semblerait que ce soit ma cervelle de Iop qui ait réglé le problème! Ah et tiens, c’est toi qui te chargeras d’aller y puiser de l’eau désormais: puisque tu es si sot tu sauras mieux que moi t’en servir!

Yvan mis dans les mains du Féca éberlué le seau rempli d’eau, décocha un clin d’oeil à l’Eniripsa qui lui sourit en gloussant et partit en sifflotant vers son repas sous les hourras de ses camarades.

Durant le mois qui suivit, Yvan Lacruche devint le héros du village pour avoir ramené l’eau au vieux puits en ces temps de sécheresse. Thomas Tuvu essuya les quolibets pendant qu’il effectuait les tâches à la place d’Yvan et plus jamais il ne se moqua de l’intelligence de Iops.

Moralité: Tant va Lacruche à l'eau qu'à la fin il te casse.
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